Historique
Claude a grandi à Valleyfield puis à Pointe-Claire au Québec avec tout l’amour que ses parents, une infirmière et un homme d’affaires, ont pu lui donner, malgré son handicap, sa maladie. La méningite le frappa à l’âge de 7 ans et, sorti d’un coma profond quelques semaines plus tard, il ne marcha plus du reste de sa vie. Il aurait dit à sa mère qu’il n’était pas né pour marcher puisque, quelque part, se sentant appelé à aider les personnes handicapées, il ne se voyait pas dans un autre état que celui qui l’affligeait pourtant.
Claude est un autodidacte. Il a eu beaucoup, a reçu quelques cours privés lorsque son état de santé le lui permettait. Il a appris à prier, à lire et à s’inspirer de divers documents religieux.
Il a utilisé les réflexions et les méditations qu’il a faites à partir de ces documents pour amorcer et tenir son combat pour la cause des personnes malades, âgées. On peut d’ailleurs difficilement parler de l’œuvre de Claude sans faire référence à la foi et au profond engagement spirituel et religieux de Claude. Non pas qu’une œuvre comme celle de Claude ne puisse être réalisée sans cet engagement, mais celle de Claude en est assurément empreinte.
Pour nous qui tentons de continuer l’œuvre, les souliers du Fondateur sont très grands à chausser. Nous n’avons pas la foi ni les convictions religieuses de Claude. Encore moins avons-nous son vécu, ses souffrances. Mais nous avons son souvenir, son exemple. La grandeur de la cause nous inspire. J’ai parlé souvent avec Claude. Il était très à l’écoute des gens, prenait le temps.
On pouvait difficilement lui refuser quelque service qu’il nous demandait. Il avait une capacité et une qualité d’élocution dignes des grands orateurs, malgré son handicap et la position physique dans laquelle sa paralysie le plaçait. Il faisait beaucoup confiance aux gens même si comme moi, il s’est trompé quelques fois. Il aimait se recueillir, il priait à chaque soir au téléphone avec ma mère. Il assistait aux fêtes, celles qui donnaient de la joie aux personnes qu’il aidait. Les notes personnelles que j’ai consultées de lui sont toutes empreintes de sa grande foi, de sa préoccupation constante pour le bien des personnes vulnérables et d’optimiser, malgré tout.»
Claude Brunet a écrit quelques livres qui sont disponibles pour la vente sur demande. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour plus d’informations.
- Claude BRUNET, Sa contestation, ses joies, ses promesses, Éditions Paulines, Montréal, 1972.
- Claude BRUNET, Ma souffrance, ses questions, ses frictions, ses leçons, Éditions Paulines et Médiaspaul, Montréal, 1983.
- Claude BRUNET et le Comité des Malades, Nous, les oubliés, Éditions Œil de Feu, Montréal, 1983.
Paul G. Brunet, frère.
2023
En 2023, le CPM participe, donne ou offre de nombreuses formations aux 250 comités d’usagers ou de résidents affiliés sur les droits des usagers. Dans le cadre du Projet de loi 15 pour rendre le réseau de la santé efficace, le CPM soumet diverses demandes au législateur afin d’assurer la survie des comités, de leur garantir leur autonomie. Le CPM soumet aussi que:
- Les plaintes ne concernant pas un acte clinique dans le réseau de la santé doivent être traitées dans les 15 jours plutôt que les 45 jours actuels:
- Le bureau des commissaires aux plaintes et de leurs délégués ne soient plus aménagés dans la même aire que celle de la direction de l’établissement
- Le PL 15 devrait prévoir aussi, selon le CPM, la venue de médecins à domicile pour mieux soigner les personnes âgées chez elles.
Le CPM continue de réclamer un meilleur financement des comités, en plus de s’occuper de ses 300 membres individuels qui rencontrent des obstacles avec leur accès aux soins.
2022
- Les infractions pénales en cas de maltraitance
- L’action du CPM concernant l’accès aux soins de première ligne
- Rencontres avec le MSSS pour nos demandes
- Loi sur les soins de longue durée
- Soins à domicile
- Mise à jour registre du cancer
- Priorisation des soins (protocole)
- Les tournées téléphoniques du CPM
- Le décès de Raymond Dumais
- Conférence Me Castonguay en mars
2021
Le CPM, ses membres et ses comités continuent les démarches afin d’assurer ou de dénoncer certaines situations non encore réglées dans les circonstances persistantes de la pandémie
- Préparation du dossier du CPM auprès de la Coroner en chef à l’égard de l’enquête publique sur le décès de dizaines de personnes dans certains CHSLD ciblés par la Coroner en chef
2020
2020 s’annonçait pour être une année mouvementée par les nombreuses activités et déplacements prévus. Mais la pandémie est venue nous frapper, nous laissant que les échanges courriels, zoom et téléphoniques pour garder contact avec nos comités et nos membres.
Diverses demandes et communications furent faites au CPM dont les suivantes, de la part de comités et de membres individuels de Protection santé :
- Avis juridique sur le droit d’obtenir copie ou accès au dossier d’un(e) proche, décédée ou dont l’état de santé s’est lourdement aggravé durant la 1ère vague de la pandémie
- Mise à jour, informations sur l’état de l’action collective en cours devant la Cour supérieure
- Démarches continuelles pour l’adoption d’une loi sur les soins de longue durée
- Rencontres avec les autorités du Ministère de la santé au sujet des Plans Régionaux des Effectifs Médicaux et demandes d’ajustements
- Revendication réaffirmée pour un meilleur régime de plaintes dans le réseau de la santé
- Insistance auprès des autorités de la santé afin de faire tout ce qui est possible afin pour diminuer la liste d’attente des chirurgies électives, malgré les circonstances
- Préparer une ordonnance afin de demander à la Cour de forcer l’installation gratuite d’équipement d’air climatisé dans les CHSLD
- Plus de 200 entrevues et présences médias
- Plainte auprès de la Commission des droits de la personne pour les personnes décédées ou qui ont vécu l’horreur en CHSLD lors de la 1ère vague
- Comparution du CPM au comité de la Chambre des communes du Gouvernement du Canada au sujet de la pandémie
- Obtention du retour des proches-aidant(e)s dans les CHSLD
- Tenue de l’assemblée générale annuelle de la corporation du CPM
Médaille du Sénat canadien pour Action dans la communauté
2019
Le CPM planifie de se faire mieux connaître auprès du grand public. Dès 2020, le CPM lance une campagne publicitaire unique dans son histoire afin que le CPM soit LA VOIX INCONTOURNABLE DES USAGERS DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ, partout, tout le temps.
2018
Le CPM et M. Daniel Pilote intentèrent une action collective au nom des 37 000 résidents de CHSLD pour la maltraitance dont ils sont l’objet, notamment pour manque de soins et violation de leur droit à l’intégrité et à la dignité. En 2019, la Cour supérieure autorisa le recours.
2016
Le CPM, ouvre un nouveau service individualisé appelé Protection santé. Ce service offert à tous les citoyens du Québec, donne droit à quelques heures d’assistance juridique moyennant une modeste contribution.
2015
Fut l’année des réformes du ministre de la santé d’alors, lesquelles provoquèrent d’importants changements et bouleversements, dont on tente encore aujourd’hui, compte tenu du prix payé par tous, d’identifier les bienfaits.
2010
Et dans les années qui suivent, plusieurs pièces de législation et consultations importantes sont proposées par le gouvernement. L’une d’elle est la question relative au droit de mourir dans la dignité, laquelle résultera en la Loi sur les soins de fin de vie adoptée en 2013. Des questions éthiques provoquèrent des débats dans la société et au sein du CPM. Le CPM donna finalement son appui à la loi pour les motifs exposés dans ses mémoires alors soumis à l’Assemblée nationale.
Médaille du Barreau de Montréal au Conseil pour la protection des malades pour Justice sociale.
2009
Grâce à la détermination du CPM, de M. Michel Cantin et de leurs procureurs, la Cour d’appel du Québec confirme que les services de buanderie des vêtements personnels des résidents de CHSLD sont gratuits.
2008
Commémoration du 20e anniversaire de décès de Claude Brunet.
2004
Au cours de l’année 2004, le CPM s’est beaucoup investi dans le processus des visites d’appréciation de la qualité de vie en milieu d’hébergement et de soins de longue durée. Les visites mises sur pied par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, ont eu lieu de janvier à avril 2004. Suite à la remise du rapport final des cinq équipes ayant effectué les visites, le ministre a décidé de mettre sur pied un processus permanent de visites d’appréciation, dont le CPM fait également partie. Grâce à un don conjoint du Club Lions de Le Gardeur et de la Fondation des Clubs Lions International, le CPM a pu faire l’acquisition d’un nouveau minibus pour maintenir le service de transport adapté qu’il offre depuis plus de 20 ans aux personnes hébergées en établissement de santé. L’édition 2004 du colloque annuel du CPM vient clôturer le 30e anniversaire de sa fondation, avec un thème qui est au cœur de sa mission depuis toutes ces années : « La protection des personnes vulnérables : défis et enjeux ». En effet, c’est précisément leur volonté de défendre les droits des personnes vulnérables qui a poussé les pionniers du CPM à se regrouper et à se faire entendre.
2002-2003
Premier colloque
Le CPM organise en 2002 son premier colloque annuel. La journée de formation destinée aux membres de comités des usagers et au grand public a pour thème « La place de l’usager dans le système de santé au Québec ». Le succès de l’événement mène à sa réédition l’année suivante, sous un thème brûlant d’actualité : « Des usagers en hébergement : droit à la sécurité, droit au respect ». Paul G. Brunet, directeur général du CPM, reçoit en 2002 la Médaille du Barreau de Montréal en reconnaissance de son engagement communautaire, depuis plus de vingt ans, au service de la justice et de la défense des droits des personnes malades. Le CPM s’est toujours opposé à tout moyen de pression ayant pour effet de pénaliser les personnes malades. C’est pourquoi il intente, en 2003, un recours collectif contre les médecins spécialistes suite à leurs trois journées d’étude tenues en 2002 et 2003. Ce moyen de pression a eu pour effet de reporter 3 361 chirurgies et plusieurs milliers de rendez-vous. Le gouvernement amorce en 2003 une réforme importante des structures avec le dépôt du projet de Loi 25 sur les agences de développements de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux. Ce projet de Loi a donné lieu en 2004 à la fusion, par région, de centres hospitaliers, des CLSC et des CHSLD publics et à l’abolition des régies régionales. Dans le mémoire qu’il dépose lors de la consultation sur ce projet de loi, le CPM insiste sur la nécessité d’implanter, suite à la fusion, des comités des usagers dans tous les établissements et dans chaque installation de soins de longue durée. Cet aspect demeure en suspens à ce jour.
2000-2001
Naissance de Justice-santé
Le Conseil soumet en deux ans une dizaine de mémoires dans le cadre de consultations publiques. Il présentera sa vision, entre autres, des enjeux suivants : le financement du système de santé et l’organisation des services (Commission Clair), le régime général d’assurance-médicaments, l’exploitation des personnes âgées, la révision du système de traitement des plaintes et la gouvernance des établissements de santé. Suite à un jugement de la Cour d’appel du Québec reconnaissant l’illégalité pour un CHSLD d’imposer des frais supplémentaires pour le lavage des vêtements personnels de ses résidents, le CPM relance en 2000 son recours collectif visant le remboursement de ces frais dans une soixantaine de centres d’hébergement. Les frais de buanderie chargés aux résidents s’élèvent en moyenne à 40 $ par mois. L’issue de ce recours est attendue avec impatience! Le CPM effectue au mois de mars 2001 le lancement de sa revue Justice-Santé, qui prend la relève de sa revue trimestrielle ŒIL de FEU publiée depuis 1976. Cette nouvelle publication allie un désir de continuité à la volonté de rejoindre un plus vaste public. Elle a pour mandat d’offrir aux usagers du réseau de la santé de l’information sur leurs droits et de promouvoir l’humanisation des soins. La revue paraît à raison de quatre numéros par année. Son tirage, initialement de 5000 exemplaires, a doublé depuis.
Médaille du Barreau canadien au Conseil pour la protection des malades pour Action communautaire et justice.
1998
Prix Armand-Marquiset – Édition 1998
Prix Armand-Marquiset – Édition 1998 Fondateur des petits frères des Pauvres Les prix Armand Marquiset sont décernés annuellement par la Corporation des petits frères des Pauvres. Les prix récompenseront publiquement l’apport exceptionnel d’une personne ou d’un organisme (ou groupe de personnes) qui auront contribué par leur action à l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Les Prix Armand Marquiset symbolisés dans une œuvre québécoise des Ateliers Guyon et Mailhiot, sont décernés le 1er octobre, décrété par l’Organisation des Nations Unies, « Journée Internationale des Aînés ». 1998 : Durant la même année, le Comité provincial des malades devient le Conseil pour la protection des malades. L’année 1998 débute avec un changement à la direction générale. Déjà activement impliqué au CPM depuis plusieurs années, Paul G. Brunet, le frère cadet de Claude, succède à Michèle Lamquin-Éthier qui avait pris la relève à la tête de l’organisme dix ans plus tôt. Me Brunet dirige le CPM depuis. « Le soleil c’est pour tout le monde », voilà le slogan de la Marche du silence tenue en 1998 pour commémorer le 10e anniversaire du décès de Claude Brunet. Plus de 200 personnes manifestent dans les rues de Montréal pour dénoncer l’impact des compressions budgétaires sur la qualité de vie des malades. En collaboration avec la Faculté des études permanentes de l’Université de Montréal, le CPM met sur pied en 1998 une formation sur l’abus et la négligence envers les aînés intitulée « Vieillir sans violence ». Le CPM effectue ensuite, sur une période de deux ans, une tournée provinciale de formation auprès de comités des usagers
1996-1997
Le flambeau à Paul G. Brunet
Le réseau est secoué par d’importants changements et une fois de plus, ce sont les malades et les personnes vivant en centre d’hébergement qui écopent. Le CPM déplore l’absence de collaboration véritable entre les différents intervenants et établissements du réseau – une collaboration pourtant essentielle à la réussite du virage ambulatoire. Il dénonce par ailleurs vivement le recours à des mesures qui pénalisent la population : grèves, journées d’étude, cessation de services, fermetures de lits, etc. En 1997, le CPM intente un recours collectif au nom de toutes les personnes hébergées qui, depuis 1994, ont dû payer pour le service de lavage et d’entretien normal de leurs vêtements. Un jugement est toujours attendu dans ce dossier. À la fin de l’année 1997, Michèle Lamquin-Éthier passe le flambeau à Paul G. Brunet, frère cadet de Claude Brunet, à la tête du CPM. Paul G. Brunet dirige l’organisme depuis. Quant à Mme Lamquin-Éthier, elle a fait le saut en politique. Cette grande humaniste, aux talents de rassembleuse, a été députée libérale dans la circonscription de Crémazie et leader parlementaire adjointe et ce, jusqu’au printemps 2007.
1995
Prix droits et libertés – Édition 1995 de la commission des droits de la personne du Québec
Le CPM est récipiendaire du Prix Droits et Libertés – Édition 1995 de la Commission des droits de la personne du Québec.
Le Prix Droits et Libertés est décerné annuellement par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse à l’occasion de l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il constitue la reconnaissance publique d’une réalisation ou d’un engagement exemplaire en matière de promotion et de défense des droits et libertés de la personne au Québec.
Le Prix Droits et Libertés est symbolisé par une œuvre d’un sculpteur du Québec, monsieur Hugues Soucy. Le Prix est décerné le 10 décembre, soit la date anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme par les Nations Unies.
Le Prix peut être décerné :
à une personne ou à un groupe de personnes ayant fait preuve d’un engagement marqué dans le domaine des droits et libertés de la personne, par une réalisation ou en ensemble d’activités;
à un organisme ou à une personne morale (entreprise ou municipalité, par exemple) dont une réalisation reflète une nette préoccupation face au respect des droits et libertés de la personne ou dont le leadership en la matière mérite d’être cité.
Le Prix peut être décerné à une personne à titre posthume.
Jusqu’en 1995, pendant 16 années consécutives, le CPM a organisé une grande fête de Noël à l’intention des personnes malades, âgées ou handicapées vivant en permanence dans des établissements de santé. Ces fêtes ont permis au fil des ans à plusieurs milliers de personnes de célébrer Noël dans une atmosphère joyeuse et chaleureuse.
Même si elle avait voulu se reposer sur ses lauriers, l’équipe du CPM n’en aurait pas eu le temps! Le gouvernement annonce des compressions budgétaires de 350 millions dans le réseau de la santé et l’amorce d’une nouvelle réforme qualifiée de virage ambulatoire
1994
20e Anniversaire
En 1994, le CPM ouvre les célébrations de son 20e anniversaire par une messe à l’Oratoire Saint-Joseph présidée par le Cardinal Jean-Claude Turcotte. Ce dernier déclare dans son homélie : « Tant qu’un malade, un seul, sera lésé dans ses droits et humilié dans son être, le Comité provincial des malades aura sa raison d’être ». La même année, le CPM quitte les locaux qu’il occupait depuis 17 ans au Complexe Desjardins et emménage dans les locaux, rue de la Gauchetière.
1991-1993
Porte-parole et partenariats
Le projet de Loi 120 plonge le réseau de la santé et des services sociaux dans une réforme. Le CPM défend les intérêts des usagers en tant que porte-parole désigné à la sous-commission des Affaires sociales et lors de colloques organisés par la Société de médecine et de droit du Québec, l’Association des hôpitaux du Québec et l’Institut de Nazareth et Louis Braille. Le CPM est par ailleurs désigné par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour offrir de la formation aux organismes communautaires ayant reçu du ministère le mandat d’accompagner les personnes désirant porter plainte à l’égard d’un service reçu dans le réseau de santé. Le CPM développe également des partenariats hors Québec, notamment avec The Patients Association du Royaume-Uni, le conseil des résidents du centre Georges Pearson de Vancouver et l’association française Liberté du résident en institution.
1989-1990
Contre la fermeture des lits
Le CPM proteste énergiquement contre la fermeture de lits dans les hôpitaux de soins de courte durée, les grèves illégales dans le réseau et la hausse de 14,8 % des tarifs d’hébergement dans les centres d’accueil et centres hospitaliers de soins de longue durée. En 1990, une grande victoire attend le CPM et les résidents du Centre d’accueil Pavillon Saint-Théophile et du Centre récréatif J.C. : après 60 jours d’enquête sur la gestion des établissements et les conditions de vie des résidents, la Commission des droits de la personne du Québec accueille la plainte d’exploitation déposée quatre ans plus tôt. En 1995, le Tribunal des droits de la personne condamne les deux établissements à verser 1 400 000$ à titre de dommages moraux aux 88 ex-résidents.
1988
Le décès de Claude Brunet
L’œuvre de Claude Brunet se perpétue par l’inspiration qu’il a imprégnée chez tous ceux qui l’ont côtoyé. Nous continuons, grâce à ses enseignements, à militer comme lui pour l’humanisation des soins de santé au Québec et ailleurs au Canada, pour l’accès à des soins gratuits, universels et dignes, dignes des êtres humains qui les prodiguent et dignes pour les êtres humains à qui on les destine.
Claude Brunet a gagné le premier Prix Carrefour en 1988 à titre de fondateur et président du Comité Provincial des Malades.
1987
Les débuts de la charte des droits des malades
Autre sujet encore d’actualité aujourd’hui : la cohabitation forcée de personnes lucides et de personnes souffrant de confusion. Le Comité provincial des malades considère cela comme une atteinte aux droits à la dignité et au respect des personnes lucides et il en demande la cessation. Le Comité réclame par ailleurs une hausse de l’allocation mensuelle versée aux résidents, qu’il souhaite voir passer de 115$ à 190$. Le gouvernement consentira à une mince augmentation de 10$. Le bénéficiaire a droit à cette allocation à condition que ses avoirs ne dépassent pas 1 500$. Soulignant que cette réserve n’est même pas suffisante pour couvrir les frais funéraires du résident, le CPM en demande en vain l’augmentation à 5 000$. Au fil des ans, le Comité provincial des malades profite de toutes les tribunes qui lui sont offertes pour réclamer l’adoption d’une Charte des droits des malades et la création d’une Commission des droits des malades dotée d’un service d’ombudsman et d’un service d’assistants aux comités des bénéficiaires. En 1984, Claude Brunet prononce un exposé sur le sujet lors du colloque juridique de la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Puis, en 1987, le CPM met de l’avant cette proposition dans un mémoire présenté à la commission parlementaire convoquée pour évaluer la Commission des droits de la personne. Enfin, le Comité provincial des malades continue d’offrir – comme il le fait depuis sa fondation – de la formation aux membres des comités des bénéficiaires sur différents sujets liés à l’exercice de leurs fonctions.
1985-1986
Coalition
Depuis le milieu des années soixante-dix, le Comité provincial des malades travaille avec ardeur à l’élimination des grèves générales et illimitées dans le réseau de la santé. Il fait entre autres circuler des pétitions, il forme la Coalition pour les droits des malades et présente aux commissions parlementaires de 1981 et de1985 des propositions de rechange au mécanisme de la grève. Il milite aussi très fortement en faveur de l’introduction de sanctions dissuasives pour empêcher les grèves illégales dans les hôpitaux – ce que fait le gouvernement, en 1986, par l’adoption de la Loi 160. Le CPM contribue également à la reconnaissance par la Commission des droits de la personne du droit fondamental du malade de recevoir des soins intimes par une personne de même sexe. La Commission émet une directive en ce sens le 14 mai 1986. Malheureusement, presque vingt ans plus tard, ce droit n’est toujours pas acquis en pratique.
Prix décerné au Conseil pour la protection des malades par la Commission des droits de la personne.
1983-1984
Coupures
Au moment où le réseau est secoué par d’importantes coupures budgétaires, le Comité provincial des malades lutte pour empêcher la fermeture de lits dans les hôpitaux et pour obtenir l’ouverture de lits disponibles en centres de soins prolongés. Il dénonce les effets des coupures sur les soins et l’alimentation dans ces centres, ainsi que l’escalade de la hausse du prix des chambres. Le Comité fait l’acquisition d’un véhicule pour offrir un service de transport adapté dans la région de Montréal. Un tel service voit également le jour à Québec. Par ailleurs, grâce à une collaboration avec la Fédération québécoise du loisir littéraire, le CPM offre des ateliers d’écriture à des résidents de centres de soins prolongés. Enfin, en 1984, Claude Brunet est décoré de l’Ordre du Canada.
Ma souffrance, ses questions, ses frictions, ses leçons
Claude Brunet écrit son deuxième livre qui est disponible pour la vente sur demande. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour plus d’informations.
Claude BRUNET, Ma souffrance, ses questions, ses frictions, ses leçons, Éditions Paulines et Médiaspaul, Montréal, 1983.
Court extrait ;
« De l’INCOMPRÉHENSION à la joie! »
« Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Moi-même, j’en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n’en rien dire : nous ignorons ce qu’elle est. J’en ai pleuré.» Ainsi s’exprimait, sur son lit d’hôpital, le cardinal Pierre Veuillot, atteint d’un cancer qui devait l’emporter, en 1968, après quelques mois seulement d’inactivité. Tout cardinal qu’il était, ce n’est qu’aux derniers jours de sa vie qu’il eut une conscience aiguë d’un problème familier à un grand nombre de malades : le sentiment quasi insurmontable et parfois désespérant d’être par trop incompris des bien-portants. »
Cheminement de la compréhension
Il n’est heureusement pas commun à tout le monde d’être pris dans le tohu-bohu de la maladie, ou de l’infirmité, accompagnée de son éternel cortège de souffrances morales. Mais que de gens n’ont pas l’ombre d’un minimum de compréhension vis-à-vis ceux qui sont « dedans jusqu’au cou ».
Un étudiant devenu infirmier pour les mois d’été se promit un bon matin d’écrire un article sur la souffrance qu’il avait vue et soignée sur place. Je l’encourageai fraternellement, convaincu que ce nouveau regard sur la souffrance m’éclairerait. C’est à ma grande surprise que je fus en effet éclairé lorsque je lui eus demandé, deux semaines plus tard, où il en était rendu avec son papier. « Plus j’y pense (à la souffrance), dit-il gravement, plus je trouve que je suis mal placé pour en parler. » Comme il avait raison! Tout ce qu’il pouvait dire de plus beau et de plus authentique sur la souffrance risquait de sonner terriblement faux, simplement parce qu’il n’était pas lui-même frappé dans sa chair et dans son cœur.
Lorsque, comme ce jeune homme, on se voit « mal placé » pour parler de la souffrance ou aux clients de cette souffrance, il faut se méfier des considérations pieuses, des recommandations superflues, bref d’un tas de réflexions maladroites qui peuvent nous échapper. Mieux vaut se taire et écouter, considérer longuement le langage des souffrants… C’est ainsi que l’on apprend la patience, la bonté et la sollicitude vraies envers les malades.
Médaille de l’Ordre du Canada à M. Claude Brunet.
1980-1982
Un recours collectif
En 1980, le CPM entreprend au nom des patients de l’hôpital Saint-Charles-Borromée, un recours collectif contre le syndicat de l’établissement à la suite d’une grève survenue en octobre 1978. L’année suivante, la Cour Suprême du Canada autorise la poursuite de 276 000$. Un règlement hors cour intervient peu après. La tourmente se poursuit… À l’instigation du CPM, divers organismes se regroupent en une coalition, afin de s’assurer d’une plus grande force face aux débrayages anticipés. Nous interrompons notre récit à la fin de cette période qui marque le début d’une nouvelle ère, celle de la dénonciation des coupures dans le réseau.
1979
Nouveaux mandats
Le CPM défend de nouveaux dossiers : les attentes des bénéficiaires en matière d’alimentation et les soins intimes donnés par une personne de l’autre sexe. Deux sujets encore d’actualité 25 ans plus tard! Voyant poindre une nouvelle menace de grève, le CPM organise une manifestation et fait circuler une pétition adressée au Premier Ministre, René Lévesque et aux dirigeants des centrales syndicales, leur demandant une protection adéquate des malades en temps de grève. La pétition signée par plus de 100 000 personnes est remise au ministre des Affaires sociales, Denis Lazure. Les malades subiront malgré tout, encore une fois, l’épreuve des débrayages, des lignes de piquetage et des services essentiels mal assurés et insuffisants. Claude Brunet affirme dans l’un de ses éditoriaux : «(…) une des difficultés qu’il y a à définir les services essentiels tient au fait que l’importance des soins et des services est beaucoup minimisée aux yeux de ceux qui (…) n’ont pas de problèmes de santé aigus (…). La Loi 59 consacre la répétition de ce triste scénario dans lequel les malades jouent un rôle contre leur gré et doivent, en plus, accepter de jouer perdant au départ.» (Œil de feu, novembre 1979, vol.4, no.4, pp.5 et 6)
1977-1978
Nouveaux locaux
1977
Depuis que le CPM a ses locaux et ses lieux de réunion au Complexe Desjardins, avec tout l’espace et toute la facilité d’accès et de déplacement qu’on y trouve, le but premier du CPM pourra être plus facilement atteint. Ce but est en effet de compter une majorité de résidents, de personnes handicapées et de personnes âgées siégeant à son conseil d’administration. Le Comité provincial des malades veut faire reconnaître de plus en plus ses membres comme « Citoyens à part entière », méritant de vivre dans le respect et la considération de leurs concitoyens. Le CPM aspire à rendre possible aux personnes vivant en institutions, le développement et l’utilisation de leurs capacités et leur réintégration à la société. Le journal Œil de Feu, distribué gratuitement dans quelque 300 centres d’hébergement à travers la province. Paraîtra, quatre fois l’an, jusqu’à ce que Justice-Santé prenne la relève en 2001. Fort de son expérience et de ses 14 000 membres, le CPM a réussi à se tailler une place dans le réseau. Sa vice-présidente, Louise Paré, écrit : « Nous sommes jeunes, mais déjà notre maturité perce et est reconnue par les autorités et les organismes qui gravitent autour de notre milieu. On tient compte de nos suggestions, on réclame notre participation : en un mot, on nous écoute. » (Œil de feu, février 1977, vol.2, no.1, p.10) Le CPM intervient publiquement à plusieurs reprises au cours de cette période pour dénoncer le recours à des grèves, qu’il qualifie d’inhumaines, en milieu hospitalier.
1978
En 1978, la Loi 59 introduit des mesures de protection des usagers en créant le Conseil sur le maintien des services de santé et des services sociaux. L’organisme émet de sérieuses réserves quant à l’efficacité de ces mesures.
1976
Le journal œil de feu
Janvier 1976
Parution du journal Oeil de Feu. Publié à tous les trois mois, il est distribué gratuitement dans quelque 300 centres à travers la Province. Ce journal se veut un outil de communication et un lien entre les bénéficiaires. Il veut aussi atteindre le personnel hospitalier en vue d’un dialogue et toucher la population pour l’amener à poser des gestes de partage et d’entraide à l’égard de « ses malades ».
Mars 1976
Une première campagne de souscription permet au CPM d’assurer le fonctionnement d’un secrétariat permanent dont l’importance a été démontrée durant l’été précédent.
Avril, mai et juin 1976
Interventions du CPM qui déplore fortement qu’on en vienne à une grève inhumaine pour régler des problèmes dans le milieu hospitalier. Il demande, entre autres, de pouvoir participer à des négociations en cours au niveau provincial, et que l’on fasse en sorte que les employés d’hôpitaux touchent un salaire équitable, propre à favoriser le recrutement et une meilleure formation de ces employés.
Septembre 1976
Le secrétariat s’installe au Complexe Desjardins, carrefour des plus achalandés de Montréal. Cette sortie sur la place publique est symbolique de l’évolution du CPM qui s’affirme et se fait reconnaître de plus en plus. En tant que représentante du CPM, Louise Paré prend la parole aux congrès de l’Association des hôpitaux de la Province de Québec, de la Fédération de l’âge d’or du Québec, de l’Association des directeurs généraux des services de santé et des services sociaux du Québec, et est invitée à différents colloques. Une deuxième campagne de recrutement porte à 64 le nombre des centres affiliés, ce qui représente près de 14 000 membres, répartis depuis les Îles-de-la-Madeleine jusqu’en Abitibi.
Octobre 1976
La compagnie Québecor assume la publication d’Œil de Feu maintenant tiré à 5500 exemplaires.
1975
Le projet contact
Fin mai à fin août 1975
Une étudiante rétribuée par le ministère de l’Éducation accomplit des tâches de secrétariat qui s’imposent de plus en plus.
Novembre 1975
Le CPM met en marche le « Projet Contact », projet d’initiatives locales, afin de promouvoir le fonctionnement des comités de bénéficiaires, principalement au niveau des loisirs et du bénévolat, dans les établissements de santé du comté de Saint-Jacques.
1974
Le comité provincial des malades
Automne 1974
Le Comité demande ses lettres patentes et sera désormais connu sous le titre: Comité provincial des malades (CPM). Ayant reconnu les limites que la situation physique de ses fondateurs lui ont imposées, le comité s’adjoint quelques collaborateurs bien portants au sein de son tout récent conseil d’administration. L’exécutif devra être composé de résidents pour la majorité. On met sur pied: un comité d’animation, un comité d’information et de financement et un comité de recrutement.
1973
Nous, les oubliés
Janvier 1973
La Loi 65 institue la participation des malades à l’administration des hôpitaux et des centres pour adultes. Elle incite également à la formation de « comités de bénéficiaires » dans les hôpitaux pour malades à long terme et les centres d’hébergement.
Automne 1973
Publication aux Éditions La Presse de « NOUS LES OUBLIÉS ». Écrit par Claude Brunet, Monique Germain-Magny, Ghislain Cayouette et Raymond Dumais, ce livre est à la fois une mise en accusation et un plaidoyer et a pour but de sensibiliser le public à la situation déplorable des gens qui vivent en établissements de santé.
1972
Les débuts
Juin 1972
Claude Brunet, Monique Germain-Magny, Lucien Roussel et Raymond Dumais, tous résidents de centres pour malades à long terme, se rencontrent. Des suites de leurs observations naît le Comité des malades pour la défense des droits humains fondamentaux lésés de façon révoltante dans certains établissements de santé de la province de Québec.
12 juillet 1972
La Presse publie le manifeste rédigé par les quatre à l’adresse du ministre de la Fonction publique d’alors, M. Jean Cournoyer, qui dirige les négociations entre le Front Commun syndical et l’État employeur. Ce manifeste demande qu’une « clause de protection pour les malades chroniques » soit incluse dans la convention collective. Ils rédigent lettres et articles, font des interventions à la radio et à la télévision afin de sensibiliser le public au sort de leurs frères plus démunis. Le Comité des Malades double son effectif. Des lettres de lecteurs et sympathisants, des plaintes, commentaires et témoignages révèlent des désordres sérieux dans différents points de la province et confirment le Comité dans sa mission.
3 août 1972
L’Association des hôpitaux du Québec, en réponse à la requête du Comité des Malades, recommande la présence d’un comité de malades dans chaque hôpital.
Octobre 1972
Des actions législatives sont préconisées par le ministère des Affaires sociales pour la formation de « Comités de bénéficiaires » dans chaque établissement de soins prolongés et chaque centre d’hébergement recevant des adultes.
1er décembre 1972
Dans une lettre-testament envoyée à « Québec-Presse », Jean-Paul Machabée, douloureusement marqué par une hospitalisation, demande que soient remises au Comité des Malades ses économies, 640 $. Ainsi naît le Fonds Jean-Paul Machabée : un désespéré donne tout ce qu’il possède afin que les malades à long terme aient plus d’espoir.
Sa contestation, ses joies, ses promesses
Claude Brunet écrit son premier livre qui est disponible pour la vente sur demande. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour plus d’informations.
Claude BRUNET, Sa contestation, ses joies, ses promesses, Éditions Paulines, Montréal, 1972.
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