Colloque 2021

L’avenir des soins de longue durée et des soins à domicile

Depuis le colloque de Rouyn en septembre 2016, le Conseil pour la protection des malades réclame du gouvernement du Québec une loi de l’assemblée nationale sur les soins de longue durée. L’objectif consiste principalement à sortir l’offre des soins de longue durée des caprices et des velléités des gouvernements qui se succèdent. Chacun d’eux arrive avec une nouvelle politique et des énoncés budgétaires, mais aucun n’a tenté jusqu’ici de définir précisément les droits des usagers de soins de longue durée et de déterminer quel est le panier de services. Les usagers sont à la merci de politiques changeantes et de l’interprétation qu’en font les établissements. 

En même temps s’est amorcée une réflexion sur l’avenir des soins de longue durée, surtout en ce qui concerne les aînés, mais pas uniquement. De plus en plus de gens réclament des soins de longue durée à domicile, incluant les soins palliatifs, et même l’aide médicale à mourir. 

Le projet de loi que nous avons soumis au cabinet de la ministre n’inclut pas dans sa forme actuelle les soins à domicile. Nous pensons que nous sommes rendus au point d’entamer une réflexion pour les inclure, dans le même esprit, mais avec bien sûr des spécificités qui leur appartiendraient. 

Nous croyons que le futur nous entraîne dans cette direction : à nous d’y apporter notre contribution. 

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Notre conférencière invitée:

  • Dre Geneviève Dechêne

Résumé des éléments importants issus du colloque :

Le colloque organisé par le Conseil pour la protection des malades le 10 novembre 2021, sur l’avenir des soins de longue durée, incluant les soins à domicile, en ressources intermédiaires (RI) et en résidences pour aînés (RPA). Je vous écris à ce sujet.

À la lumière des informations très pertinentes données par la conférencière invitée, la Dre Geneviève Dechêne, spécialiste en soins à domicile, nous vous demandons :

  1. De revenir immédiatement au texte original de la lettre d’entente 336 (2018) qui permettait à des équipes médicales en CLSC de suivre leurs patients en fin de vie à domicile jusqu’au décès.
  • D’implanter en urgence des équipes médicales 24 heures dans tous les CLSC de la province en raison des économies de coûts démontrées et de la réduction importante des hospitalisations des Québécois en fin de vie, qui n’ont plus besoin des soins hospitaliers.

L’avenir des soins de longue durée en dehors des CHSLD, à domicile, en RI et en RPA, doit en effet être repensé pour favoriser des soins à domicile infirmiers et médicaux continus aux côtés des équipes multidisciplinaires des CLSC, incluant une garde infirmière et médicale 24 heures. En 2018, le ministre de la Santé signait avec le président de la FMOQ (Fédération des médecins omnipraticiens) la lettre d’entente 336. Celle-ci autorisait l’implantation dans tous les CLSC d’équipes médicales 24 heures prenant en charge des patients dans leur dernière année de vie. Où en sommes-nous avec l’application de cette entente ??

L’État ainsi que les syndicats de professionnels doivent favoriser une meilleure pratique à domicile en supportant mieux les proches aidant(e)s : on se doit de leur offrir un support infirmier et médical 24 heures. Les grands malades, ceux dans leur dernière année de vie surtout, y gagneront de par leur aspiration à rester chez eux le plus longtemps possible ; et surtout, les unités hospitalières d’urgence seront moins sollicitées qu’elles ne le sont actuellement. On ne pourra pas réduire les admissions en CHSLD qui reçoivent les patients en lourde perte d’autonomie, mais on pourra réduire la pression sur les ressources intermédiaires qui débordent, si on offre des soins complets à domicile, en RI et en RPA. Les urgences au Québec, qui reçoivent ces patients mal en point, subiront aussi de ce fait, moins de pression que présentement.

Au lieu de s’enfoncer dans la récrimination envers les soignants, l’heure est venue de déployer les moyens et les professionnels pour humaniser les soins aux personnes les requérant à domicile.